Ouïghours : le combat continue.

Plus d’un million de musulmans Ouïghours sont toujours enfermés et torturés dans des camps de concentration en chine. Non pour ce qu’ils font, mais pour ce qu’ils sont.

 

« Nous avons suspendu des Ouïghours au plafond et ordonné leur viol ». C’est ce que raconte un ancien officier chinois, apparue pour la première fois à la télévision sur la chaine CNN le 8 Octobre 2021. Jiang (nom d’emprunt), raconte toute l’atrocité faite au peuple depuis des années. Son témoignage terrifiant vient s’ajouter à la longue liste de témoignage, de preuves et de documents qui donnent voir l’horreur en cours.

Il raconte que lui-même a participé à des dizaines de rafles et arrêté des centaines d’ouïghours. Les méthodes de torture étaient diverses suspension des personnes au plafond, violences sexuelles, électrocutions, privation de nourriture, d’eau et de sommeil…

« Chacun utilisait des méthodes différentes », détaille Jiang. « On leur donnait des coups de pied, on les battait jusqu’à ce qu’ils soient meurtris et enflés. Jusqu’à ce qu’ils s’agenouillent sur le sol en pleurant. Certains policiers utilisaient des barres de démolition, des matraques électriques ou des chaînes en fer avec des verrous. Certains leur marchaient sur le visage ». « Parfois, la police ordonnait aux prisonniers de violer un autre détenu », se souvient-il aussi. « Il y avait des gens qui voyaient cela comme un travail, mais d’autres étaient juste des psychopathes », dit-il en évoquant ses collègues. Jiang a avoué que tous les policiers chinois de la région Ouïghours savaient que 900.000 Ouïghours ont été arrêtés et enfermés en une seule année.

L’objectif ? Que les détenus avouent des crimes terroristes qu’ils n’ont peut-être pas commis. Ce n’est qu’alors que la torture a cessé. Pour Jiang, des centaines de prisonniers arrêtés n’avaient commis aucun crime : « Ce sont des gens ordinaires », estime-t-il.

Mais le calvaire ne s’arrêtait pas là, les prisonniers étaient ensuite transférés dans des camps de détention ou des prisons. À l’appui de son témoignage, l’ancien policier a fourni à CNN son uniforme, des documents officiels, des photos, des vidéos et une pièce d’identité lors de son séjour en Chine, dont la plupart ne peuvent être rendus publics pour protéger son identité.

Ce témoignage de Jiang (désormais réfugié en Europe) est précieux. Il nous montre l’ampleur du crime commis et le silence autour. Malheureusement, la communauté internationale ne met pas les moyens nécessaires pour arrêter ce massacre.

Alisx